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Page:Matter - Saint-Martin, le Philosophe inconnu, 1862.djvu/45

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confirmations remarquables et instructives, il était assez naturel qu’il cherchât, lui aussi, ces confirmations et ces vertus. Les résultats que d’autres avaient obtenus, il devait les espérer à son tour.

M. de Maistre, qui parle de Saint-Martin avec tant de bienveillance, me paraît avoir en vue et caractériser fort bien les martinézistes et les martinistes quand il dit au savant interlocuteur qu’il se donne :

« Puisque vous m’interpellez formellement de vous dire ce que c’est qu’un illuminé, peu d’hommes peut-être sont plus que moi en état de vous satisfaire.

« En premier lieu, je ne dis pas que tout illuminé soit franc-maçon : je dis seulement que tous ceux que j’ai connus, en France surtout, l’étaient. Leur dogme fondamental est que le christianisme, tel que nous le connaissons aujourd’hui, n’est qu’une véritable loge-bleue faite pour le vulgaire ; mais qu’il dépend de l’homme de désir de s’élever de grade en grade jusqu’aux connaissances sublimes, telles que les possédaient les premiers chrétiens qui étaient de véritables initiés. C’est ce que certains Allemands ont appelé le christianisme transcendantal. Cette doctrine est un mélange de platonisme, d’origénianisme et de philosophie hermétique, sur une base chrétienne.

« Les connaissances surnaturelles sont le grand but de leurs travaux et de leurs espérances ; ils ne doutent point qu’il ne soit possible à l’homme de se mettre en communication avec le monde spirituel, d’avoir un commerce avec les esprits et de découvrir ainsi les plus rares mystères.

« Leur coutume invariable est de donner des noms