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Page:Matter - Saint-Martin, le Philosophe inconnu, 1862.djvu/46

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extraordinaires aux choses les plus connues sous des noms consacrés : ainsi un homme pour eux est un mineur, et sa naissance, émancipation. Le péché originel s’appelle le crime primitif ; les actes de la puissance divine ou de ses agents dans l’univers s’appellent des bénédictions, et les peines infligées aux coupables, des pâtiments. Souvent je les ai tenus moi-même en pâtiment lorsqu’il m’arrivait de leur soutenir que tout ce qu’ils disaient de vrai n’était que le catéchisme couvert de mots étranges.

« J’ai eu l’occasion de me convaincre, il y a plus de trente ans, dans une grande ville de France, qu’une certaine classe de ces illuminés avait des grades supérieurs inconnus aux initiés admis à leurs assemblées ordinaires ; qu’ils avaient même un culte et des prêtres qu’ils nommaient du nom hébreu cohen.

« Ce n’est pas au reste qu’il ne puisse y avoir et qu’il n’y ait réellement dans leurs ouvrages des choses vraies, raisonnables et touchantes, mais qui sont trop rachetées par ce qu’ils y ont mêlé de faux et de dangereux, surtout à cause de leur aversion pour toute autorité et hiérarchie sacerdotale. Ce caractère est général parmi eux ; jamais je n’y ai rencontré d’exception parfaite parmi les nombreux adeptes que j’ai connus.

« Le plus instruit, le plus sage et le plus élégant des théosophes modernes, Saint-Martin, dont les ouvrages furent le code des hommes dont je parle, participait cependant à ce caractère général. » (Soirées de Saint-Pétersbourg.)

Sauf le point de vue et la rhétorique propres à M. de Maistre, ces appréciations, qui sont en partie des rensei-