Page:Matter - Saint-Martin, le Philosophe inconnu, 1862.djvu/47

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gnements, méritent toute confiance. L’auteur nous dit lui-même qu’on ne lui reprochera pas de parler des illuminés sans les connaître. « Je les ai beaucoup vus ; j’ai copié leurs écrits de ma propre main. Ces hommes parmi lesquels j’ai eu des amis m’ont souvent édifié, souvent ils m’ont amusé et souvent aussi… Mais je ne veux point me rappeler de certaines choses. »

Il est vraiment fâcheux que, de tous ceux qui ont pris part aux travaux de l’école, l’abbé Fournié et Saint-Martin soient les seuls qui aient écrit ; et le fait étrange, que des autres prêtres formés à Bordeaux ou à Paris, aucun n’ait laissé une page sérieuse sur la tradition secrète au nom de laquelle leur maître commun les avait initiés, doit être le résultat d’une sorte de convention.

Je ne classe point parmi les pages sérieuses, dignes de l’attention de l’histoire, quelques-uns de ces dialogues entre initiateurs et aspirants à l’initiation, ni de ces discours si pleins de promesses de révélations qui ne se réalisent jamais, que j’ai eus sous les yeux, et qu’on fait remonter soit à des disciples de dom Martinez, soit à ce maître lui-même. Je ne nommerai, de ces obscures élucubrations, et à titre d’exception, que le soi-disant commentaire sur les Lamentations de Jérémie ; et j’ai à peine besoin d’ajouter que l’ouvrage publié, en deux volumes, par un écrivain allemand sur les Analogies que présentent les mystériologues anciens et modernes, n’offre pas plus d’intérêt. En ce qui regarde l’école de Bordeaux et Saint-Martin, l’auteur n’a consulté que le livre des Erreurs et de la Vérité.