Page:Matter - Saint-Martin, le Philosophe inconnu, 1862.djvu/49

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ceux de Paris, peut-être par la raison qu’il trouva parmi eux des déférences et des facilités d’enseignement que la première ville du royaume ne lui offrait pas au même degré.

Quoi qu’il en soit, son séjour à Lyon marque dans son éducation spiritualiste une époque non moins décisive que son séjour à Bordeaux.

Dans les années 1768 à 1778, le fondateur de l’école théurgique de Bordeaux, après avoir quitté cette ville et son sanctuaire, se trouve tantôt à Paris, tantôt à Lyon, mais il serait impossible de rien préciser de plus spécial. Tout ce qu’on peut dire, c’est que c’était sa politique de ne pas s’user sur place, de savoir se retirer à temps, de disparaître et de reparaître au moment opportun. Cela lui était d’autant plus facile que, satisfait du seul bonheur d’être chef d’école et maître de grands mystères, il ne cherchait ni l’argent ni la renommée.

Saint-Martin, qui désirait au contraire parler au public et agir fortement sur les masses, quitta la ville de Bordeaux vers la même époque que son maître. Il n’était pas libre encore, et ce ne fut pas pour écrire, ce fut pour tenir successivement garnison à Lorient et à Longwy. La séparation fut-elle complète ou adoucie par la correspondance ? Je l’ignore, mais je ne trouve aucune trace de lettres échangées entre l’adepte et son initiateur. De la part de dom Martinez, qui était trop mystérieux pour s’expliquer dans des écrits confiés aux chances des courriers publics, cela se comprend ; de la part de Saint-Martin, non. Les lettres étaient, au contraire, un des moyens de communication qu’il affectionnait. Il avait d’ailleurs mille choses à demander encore et dans tous