Page:Matter - Saint-Martin, le Philosophe inconnu, 1862.djvu/51

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
34
martinez à paris.

cependant, qu’à partir de ce moment la pensée et la conduite de Saint-Martin cessèrent d’être dynastiques, et se montrèrent nationales dans toutes les circonstances les plus graves.

Où alla-t-il en quittant le régiment ? Fut-ce à Amboise, à Lyon ou à Paris ?

J’induis d’un passage de son Portrait qu’il fut d’abord à Paris. Du moins, il y eut des liaisons dès 1771. Et bientôt ses liaisons y furent nombreuses. Martinez y avait des disciples : le comte d’Hauterive, l’abbé Fournié, Cazotte, la marquise de Lacroix. Quelques-uns des adeptes du maître devinrent les amis de l’élève. La marquise de Lacroix et le comte d’Hauterive furent au nombre des premières amitiés de Saint-Martin. Mais il s’en fit beaucoup d’autres ; il en eut plus que son maître ; il les eut dans un monde différent et en eut surtout parmi les femmes. Ajoutons tout de suite qu’il en eut trop et de trop vives.

Mais suivons d’abord, et pour un instant, le maître lui-même. Que fit-il à Paris ?

La méthode et les voies d’ensemble d’un fondateur d’écoles secrètes varient nécessairement selon les lieux et les circonstances où il se trouve. Nous avons tout à l’heure exprimé le regret de n’avoir qu’un seul texte, celui de Saint-Martin, pour apprécier les pratiques de Martinez à Bordeaux, et même un texte qui ne donne pas de détails, si riche qu’il soit pour nos inductions générales. Nous sommes dans la même situation en ce qui concerne les Opérations de Martinez à Paris, pour nous servir d’un terme qu’il affectionne. Un seul de ses disciples nous donne quelque chose, et ses renseigne-