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dra son point culminant. Les égyptologues les plus accrédités rapportent, nous l’avons vu, les origines de la monarchie pharaonique à 45, à 50 siècles tout au plus avant Jésus-Christ. L’écart entre les deux dates, 9252, l’année la plus froide de notre hémisphère, et 4500, l’arrivée de Ména ou Ménès à Memphis, est certainement considérable, mais près de cinq mille ans devaient se suivre jusqu’au périhélie. De longs siècles ont dû s’écouler, occupés par ces migrations qui, les unes après les autres, amenaient les populations des pays glacés dans les régions alors tempérées de l’Afrique nord-orientale ; et, à leur première apparition dans l’histoire monumentale et documentale de l’humanité, les Égyptiens possédaient une culture remarquablement avancée, fruit du travail de bien des générations[1]. Admirablement adaptés déjà au milieu nilotique, ils avaient même découvert ce chadouf bien autrement important pour eux que les pyramides de Memphis et les temples de Thèbes, et dont les fellah se servent encore pour distribuer l’eau du fleuve dans les campagnes.

La date probable de l’origine des civilisations chaldéennes est encore plus difficile à fixer. Jadis, on les croyait toutes plus jeunes que la monarchie memphitique, mais les progrès de l’assyriologie moderne ont mis au jour des vestiges qui ne sont

  1. D’après une communication de M. J. Oppert à l’Académie des inscriptions, les Égyptiens observaient déjà les astres plus de 11 500 ans avant l’ère chrétienne.