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certes pas postérieurs à l’an 3000 avant Jésus-Christ[1]. La science est loin d’avoir dit son dernier mot à cet égard, et, sans choquer la vraisemblance, on peut considérer les premières civilisations historiques de la basse Chaldée comme contemporaines de celle de l’Égypte. Seulement, et voici l’histoire en contradiction avec la théorie de M. d’Assier, à mesure que notre hémisphère se réchauffe et que s’épuise l’action réfrigérante des glaciers, la monarchie babylonienne, depuis Salmanassar et Nabuchodonosor, prend son élan vers les latitudes tropicales, le golfe Persique, et, plus tard, l’océan Indien. La période brillante du Khalifat, cette phase dernière de l’histoire de la Mésopotamie, pendant laquelle eurent lieu la conquête de l’Afrique équatoriale, celle de l’Hindoustan, et l’extension de l’influence musulmane jusqu’aux mers de la Chine, se rapproche singulièrement de ce milieu du XIIIe siècle, qui aurait dû lui être funeste, comme période du plus grand froid de l’hémisphère du nord.

Il y a plus : si l’éclosion et la marche progressive ou régressive des civilisations étaient régies par une loi cosmique, on retrouverait partout, dans l’Ancien Monde, un synchronisme que la science ne constate pas, mais nous permet de supposer entre les histoires primitives de l’Afrique et de la Chaldée. Sans parler des côtes de Malabar et de Coromandel, le Pandjab,

  1. Fr. Lenormant, ouv. cité ; G. Perrot et Ch. Chipiez, Histoire de l’art dans l’antiquité, t. I.