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Page:Meillet - Esquisse d'une grammaire comparée de l'arménien classique (1936).djvu/130

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ἀνθρώπων (anthrôpôn)  ». — Cet infinitif qui se fléchit en -o- –ո–, se comporte comme un substantif, et a son complément au génitif : Luc IX, 51 ի կատարել աւուրց վերանալոյ նորա ἐν τῷ συμπληρουσθαι τὰς ἡμέρας τῆς ἀναλήμψεως αὐτοῦ (en tô sumplêrousthai tas hêmeras tês analêmpseôs autou), ce qui n’empêche pas d’ailleurs des emplois de caractère verbal, comme Luc IX, 60 թող զմեոեա լսն թաղե լ ղմեռեա լսն իւրեանց ἄφες τοὺς νεϰροὺς θάψαι τοὺς ἑαυτῶν νεϰρούς (aphes tous nekrous thapsai tous heautôn nekrous).

De l’infinitif sont dérivés deux adjectifs :

l’un en -i –ի, avec le suffixe qui sert à former une foule d’adjectifs (v. § 40), indique la possibilité : sirel-i սիրելի dérivé de sirel սիրել « aimer », signifie « qui peut être aimé, aimable », etc. ; cet adjectif en -i –ի a quelquefois le sens actif, par ex. Eznik IV, 12, p. 285, l. 11 : ոչ այնչափ միսն յանցուցանէ, որչափ գինին զեղծէ ղըմաելիսն, « les transgressions occasionnées par la viande sont loin d’égaler la corruption que cause le vin en ceux qui le boivent » ;

l’autre en -oç –ոց sert de participe futur : bereloç բերելոց « qui doit porter » et « qui doit être porté ».

97. — Le participe est tiré des thèmes verbaux dans les conditions indiquées ci-dessus, au § 84 ; il est toujours en -eal –հալ et se fléchit en -o –ո »-. Ce participe, en tant qu’adjectif, a une valeur intransitive et souvent passive, ainsi Luc VII, 25 այր ի հանդերձս փափկութեան ղարդարեալ ἄνθρωπον ἐν μαλαϰοῖς ἱματίοις ἠμφιεσμένον (anthropon en malakois imatiois êmphiesmenon) mais, quand, comme il arrive souvent, il forme une proposition participiale, il peut avoir le sens actif et recevoir un complément direct, ainsi Luc V, 20 տեսեալ զհաւատսն նոցա ասէ ἱδὼν τὴν πίστιν αὐτῶν εἶπε (hidôn tên pistin autôn eipe) ces deux exemples suffisent à indiquer combien sont variés les emplois du participe en -eal –եալ.

Le participe en -eal –եալ sert, avec le verbe « être » à former des temps composés, comme cneal em ծնեալ եմ « je suis né », cneal ei ծնեալ եի « j’étais né », cneal içem ծնեալ իցեմ « que je sois né ». Ces formes composées ne sont pas transitives ; mais un tour curieux permet d’exprimer le sens transitif : l’agent de l’action est au génitif, le temps composé à la 3me personne du singulier (donc impersonnel), ainsi Jean IX, 8 որոց տեսեալ էր զնա οἱ θεωροῦντες αὐτὸν τὸ πρότερον (hoi theôrountes auton to proteron) (v. § 64). Le complément au génitif serait sujet, au no-