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Page:OC Flavius Josephe, trad. dir. Theodore Reinach, tome 1.djvu/100

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vinrent auprès du vieillard, qui avait déjà[1] eu connaissance du malheur de son fils, et lui dirent qu’ils n’avaient pas vu Joseph et ne savaient ce qui lui était advenu, mais qu’ils avaient trouvé cette tunique sanglante et lacérée, ce qui leur avait fait supposer qu’il était mort, surpris par les bêtes féroces, si toutefois c’était couvert de ce vêtement qu’on l’avait fait partir de la maison, Jacob, qui caressait l’espoir plus doux que son fils avait été vendu comme esclave, abandonna cette conjecture, songeant que la tunique était un témoignage manifeste de sa mort ; car il savait que Joseph en était vêtu quand il l’avait envoyé chez ses frères, et désormais il pleura l’enfant comme s’il était mort. Telle était son affliction qu’on l’eût cru le père d’un fils unique, ne trouvant aucune consolation dans les autres ; il se figurait qu’avant d’avoir pu rencontrer ses frères, Joseph avait été anéanti par les bêtes féroces. Il demeurait assis, couvert d’un cilice, appesanti dans son chagrin ; ni ses fils, par leurs exhortations, n’adoucissaient son humeur, ni lui-même ne parvenait à lasser sa douleur.



Chapitre IV.

1. Joseph chez Putiphar. — 2. La femme de Putiphar. — 3. Ses instances auprès de Joseph. — 4. Chasteté de Joseph. — 5. Vengeance de la femme de Putiphar.

1[2]. Joseph, vendu par les marchands, fut acheté par Pétéphrès

  1. Ce détail ne se trouve pas dans le récit de la Genèse.
  2. Gen., XXXIX, 1.