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Page:Paris ou le livre des 101, tome 14, 1831.djvu/390

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vivrait dans cinquante ans ! Que sont, je vous prie, les larmes du roi de Perse, qui s’amuse à s’attendrir sur cette armée de soldats sans nom, faits pour la mort et que les Grecs attendent déjà dans les plaines de Marathon, comparées aux larmes d’un libraire qui a réuni sur sa liste les plus grands noms de la littérature française, poètes, historiens, orateurs, hommes d’état, et qui se dit, voyant sa liste ainsi chargée : Avant que mon dernier volume ait vu le jour, combien seront morts de ces hommes chers à la France, qui m’ont, prêté un si généreux appui !

Et en effet, à chaque nouveau volume du livre des Cent-et-Un, ce livre avait à déplorer une mort nouvelle. Et c’étaient les plus grands hommes qui tombaient. Le livre des Cent-et-Un ne peut mieux faire que de leur consacrer quelques-unes de ses pages, à ces hommes qui lui ont donné leur nom.

Le premier qui est mort, c’est M. de Martignac ; homme d’esprit, homme de cœur, éloquent, toute la France peut le dire ! M. de Martignac a été pleuré de toute la France : à son nom se rattachent nos dernières années de prospérité, de bonheur, de paix et de calme. Ministre du roi de France et ministre de l’opposition libérale, M. de Martignac avait été un point d’arrêt pour la révolution qui marchait à