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Page:Paul Diffloth - Agriculture Générale, Le Sol et les labours.djvu/26

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INTRODUCTION.

fondements scientifiques de l’agronomie et en dégageant nettement les lois de la production agricole.

La découverte des préceptes primordiaux de la chimie, de la physique, de la physiologie, permettait bientôt d’appliquer les méthodes de recherche et d’expérimentation scientifiques aux phénomènes si complexes de la végétation. Jusqu’en 4830, on admettait que les plantes se nourrissent uniquement d’humus :  ; les travaux de Th. de Saussure, Dumas, Boussingault, etc., montraient bientôt le rôle de l’acide carbonique de l’air et de l’azote du sol dans l’alimentation générale des végétaux ; les sels minéraux nécessaires à la vie des plantes attiraient l’attention de Berthier, Sprengel, Liebig, etc. Peu à peu, grâce au génie de ces savants, se constituaient les premiers éléments de la chimie agricole, et la théorie des « engrais chimiques » transformait complètement la pratique des opérations culturales et des travaux aratoires en indiquant une nouvelle conception de l’agriculture basée sur une juste compréhension des phénomènes chimiques et biologiques.

MM. Schlœsing et Müntz révélaient plus lard le rôle des ferments dans la transformation de l’azote organique en azote nitrique, et leurs célèbres travaux sur la nitrification révélaient le rôle si important des microorganismes dans les réactions accomplies au sein du sol[1].

La démonstration de l’absorption directe de l’azote de l’air par les bactéries des nodosités des légumineuses, établie par Hellriegel et Willfarth, venait donner une nouvelle orientation aux recherches agricoles. Par le travail continu de ces microorganismes, le sol pouvait ainsi s’enrichir en azote, puisant cet élément fertilisant à l’atmosphère, source illimitée et gratuite ; les travaux de Bréal, Prazmowski, Prillieux, Franck, Wuillemin, Marshall, Beijerinck, Schribaux, Kayser, etc., confirmaient ces théories et permettaient de concevoir de nouvelles méthodes culturales basées uniquement sur l'apport d’engrais minéraux aux sols de légumineuses[2]

  1. Voy. Microbiologie agricole, par Kayser, 2e édition, 1910 (Encyclopédie agricole).
  2. Le système Solari repose sur l’application de ce principe : les cultures ne reçoivent que des engrais phosphatés, potassiques et