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Page:Paul Diffloth - Agriculture Générale, Le Sol et les labours.djvu/31

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LE SOL.

Les variations de température exercent une action manifeste surtout sous les climats secs, où l’écart des températures diurne et nocturne suffit parfois à fracturer et émietter des roches de fortes dimensions. C’est ainsi que se constituèrent les déserts de l’Asie Centrale, les Landes du nord des États-Unis et du sud de l’Afrique. La fine poussière anguleuse résultant de la désagrégation des roches est transportée par le vent dans les plaines, les vallées, donnant naissance à des sols « d’origine éolienne », comme les immenses dépôts de lœss du nord de la Chine provenant des poussières des vastes déserts de l’Asie,

Sous nos climats tempérés, le vent enlève également des parcelles des assises rocheuses, pour les rassembler en masses considérables ; on trouve normalement de 6 à 7 milligrammes de matières solides par mètre cube d’air, et on peut évaluer à 1kg,5 par hectare et par an le poids des poussières détritiques déposées par le vent à la surface du sol. Des bancs de galets se recouvrent en moins de cinquante ans d’une couche arable suffisante pour maintenir une légère végétation, dont le développement favorise d’ailleurs, ultérieurement, ces dépôts éoliens.

La gelée doit être citée, sous les climats tempérés, comme l’agent le plus actif de désagrégation des roches. L’eau, augmentant de volume en se transformant en glace, exerce ainsi des efforts de rupture d’une puissance considérable. Les roches, mises à nu, retiennent par capillarité une certaine proportion « d’eau de carrière », lorsqu’elles ne sont pas traversées par des fissures où des plans de stratification qui favorisent le passage des liquides ; la gelée détache ainsi des blocs importants, qui, à leur tour, sont brisés par la congélation de l’eau qui les pénètre.

Les débris ainsi formés protégeraient les assises sous-jacentes si la pluie n’entraînait les parties fines dans les vallées, permettant ainsi une nouvelle attaque des roches ; la pluie mine sous les cailloux eux-mêmes qui sont entraînés vers les pentes. Ces matériaux, conduits par les eaux pluviales dans les dénivellations, sont alors triés par les fleuves, les rivières, et se déposent par ordres décroissant de densité, Le gravier et le sable se rassemblent dans le lit même du cours d’eau ; les