Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/106

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Une autre fois ils crièrent : « Écoute, peuple !
chacun va tenir une grappe de raisin à la main,
vous en approcherez un couteau,
mais faites bien attention
que personne ne coupe la grappe que l’on tient ! »
Tout à coup chacun voit une grappe dans sa main,
et en approche tout près le couteau.
Mais, à la stupéfaction générale,
à la place d’une grappe chacun tenait son nez,
et en avait approché le couteau pour le couper !
Un troisième cria d’un mur :
« Écoutez, peuple, ne vous noyez pas ! »
Pendant ce temps chacun croit voir une rivière ;
homme ou femme, tous, pour marcher dans l’eau,
lèvent leurs habits.
Peu après on regarde : il n’y a ni eau ni traces d’eau !
mais ils restaient avec leurs habits retroussés.
Quand le peuple vit qu’on l’avait trompé,
il voulut tuer les farceurs ;
ceux-ci se sauvèrent à Cattaro.
Ce jeu est pareil à celui de corde, Voïvode !


VOUK MITCHOUNOVITCH


Chantaient-ils bien à la gouzla, Voïvode ?