Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/148

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IGOUMANE STÉFAN


Cela non plus, fils, je ne peux savoir ;
il y a assez d’habits au ciel
et Dieu donne lequel il veut,
pour moi ils me sont tous pareils
puisque j’ai perdu mes yeux.
Bonheur à vous qui les voyez,
vous êtes plus près du Dieu et des miracles !


(Un temps. Le moine égrène son chapelet.)


KNEZ YANKO


Le comptes-tu toujours ainsi, père igoumane ?


IGOUMANE STÉFAN


Oui, mon fils, je ne cesse jamais !


KNEZ YANKO


En effet, tu auras assez compté ;
est-ce que cela ne t’ennuie pas à la longue ?
Je préférerais un chapelet en noix
pour les compter une fois selon notre habitude,
que cent de ces perles
pour les passer pour rien entre les doigts.