Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/178

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour tuer les Turcs malfaiteurs.
J’entends les fusils crépitant dans Lïéchanski district[1],
je pense : les Turcs vont dans le pays
et veulent effrayer la raïa !
c’était pourtant une vraie bataille à Progonovitché[2].
Alors j’y cours avec mes camarades,
une fois là-bas, quelle affreuse difficulté !
deux cents malfaiteurs, serviteurs des Albanais sauvages,
attaquaient la sanglante maison de Radoun.
Seul Radoun se trouvait dans la maison
avec sa femme aimée Lïoubitza ;
la femme est jeune, mais un vrai faucon,
elle charge les fusils de son maître.
Radoun tire de sa fenêtre,
il en a tué sept dans sa cour.
Mais il approchait vers sa fin ;
les Turcs avaient apporté
autour de la maison de la paille et du foin,
et ont allumé de tous côtés.
La flamme montait vers le ciel
et sa maison se prenait !
Radoun tire toujours sans cesse ;
il appelle au secours finement, fortement :

  1. Lïéchanski district, ou le champ de Lïéch, ou Lïéchko-polïé, est dans la plaine de Podgoritza.
  2. Progonovitché, village entre Chtitaré et Lïéchko-polïé.