Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/46

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Nous n’osons faire ce que nous voulons,
Nous n’osons dire ce qui se voit ;
Nous avons quelques idées dans nos têtes
Comme si nous n’avions qu’à penser,
Comme si nous ne savions pas agir ;
Quand je passe du temps à beaucoup réfléchir
Toujours mon affaire a traîné :
Qui raisonne chez nous ne frappe pas bien.


(L’évêque Danilo voit que tous sont réunis et il vient parmi eux.)


VOUK MITCHOUNOVITCH


Ne nous retiens plus ainsi, évêque,
Mais lâche tous ces hommes,
Ils attendent ce que tu vas dire,
Et tu es un peu sombre :
Tu ne parles pas et tu ne nous lâches pas,
Et ton visage est terreux ;
Tu te promènes seul, le long de ce champ,
Tu ne manges rien et tu ne peux dormir.
Tu roules de graves pensées dans ta tête,
Tu rêves sans cesse au Turc,
Et j’ai peur d’une longue réflexion.


L’ÉVÊQUE DANILO


Écoute, Vouk, et vous autres, frères !
Ne vous étonnez de rien,