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Page:Picard - Sabbat, 1923.djvu/191

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SABBAT

coup de lune, sur la tête, un coup de cette massue glacée, mais, lentement, amoureusement, religieusement, je la rends apte à recevoir tes agressions inouïes quand, parfois, tu quittes le sillon étoilé de la sagesse, quand, parfois, tu t’attaques à Pascal et le rends fou…

Lorsque avec cette démone qui est si fervente, si compréhensive élève, j’aurai créé la Démone, alors, je te la livrerai.

Tu seras ébloui ! » —

— Ma beauté, bien que tu te serves d’un langage fort usuel, parfois — mais j’aime ces familiarités vibrantes — et que tu extravagues avec trop de complaisance, je prends, cette nuit, ma forme d’Archange, mais comme je suis trop resplendissant, ferme les yeux.

— Parlons. Donne-moi ta main, et dis-moi pourquoi l’on veut que je rôtisse éternellement, moi qui désire sauver tout le monde.

— Même les nonnes, les prêtres, les fanatiques de ta jeunesse ?

— Eux, surtout, qui n’ont pas su que, dans mon cœur radieux, battait un peu de leur éternité. Les vrais malheureux sont ceux que leur aveuglement rend injustes et cruels.