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VISIONS

Et la vision me visite, et toi qui l’inspires, va-t’en ! Tu n’es rien au regard de ce que tu me donnes. Tu es infime comme le gland d’où sort le chêne. Va-t’en.

Maintenant que tu as souri, j’ai mon soleil, et je n’ai plus besoin de toi. Que s’évanouissent tes mains qui m’ont ouvert les portes et que se ferment tes yeux qui m’ont conduite où je voulais, où je devais aller. Tu m’importunes, à présent, et puis, j’ai la pudeur de ne pas te montrer comment et combien tu m’as faite riche, et je veux jouer avec les diamants qui sont nés de toi, dans la solitude noire.

Je veux, aux sorcières de volupté qui se sont échappées de ton ombre, donner ton nom, ô mon amour, et elles seront sept à s’appeler comme toi.

Un cristal a, sous tes doigts, résonné, et, maintenant, c’est l’orchestre qui siffle, bourdonne et rugit, c’est le soleil des cymbales, le hautbois qui est du clair de lune, la harpe