Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/114

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lande étaient couverts des mêmes taches que l’habit de cérémonie. À un angle de la table était posée une tabatière ouverte où il puisa une pincée de tabac, en m’adressant un geste d’accueil, tandis que sa forte voix retentissait dans la sonorité de la coupole :

— Te voilà donc, Tito. Approche, mon garçon, et écoute bien ce que j’ai à te dire. Si je ne me suis pas trompé dans mes prévisions et si tu réalises les espoirs que j’ai fondés sur toi, ta fortune est faite. Foi d’Alvenigo, je fais serment de te léguer mes biens et je te traiterai comme mon propre fils et tu le seras véritablement, puisque… Mais ce n’est point maintenant de cela qu’il s’agit. Il suffit, pour l’instant, que tu saches, ô Tito Bassi, que, l’autre jour, en t’écoutant prononcer ton insipide harangue, j’ai eu la révélation subite de tes hautes destinées. En est-il de plus belle, en effet, que d’animer par la parole et le geste les créations des poètes et, particulièrement,