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Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/184

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se disputaient mon esprit. J’étais dans de l’huile bouillante et j’arpentais désespérément la place solitaire, quand une vieille femme, en passant près de moi, me glissa dans la main un paquet et s’éclipsa avant que j’eusse le temps de la retenir. Il ne me restait plus d’autre ressource que de rentrer à l’auberge, ce que je fis avec grande peine, car la nuit était fort sombre et je n’avais plus le valet et la lanterne pour me reconduire jusqu’à ma porte, les yeux bandés. À peine revenu dans ma chambre, j’allumai la chandelle et j’ouvris le paquet. Il renfermait une bourse et une lettre. La bourse était pleine de sequins et la lettre contenait ces mots : « Gardez cette bourse et ne cherchez pas à me revoir ; je sais maintenant que Scarabellin n’est amusant que sur la scène et que l’amour d’un bouffon n’a rien de particulièrement divertissant. »

Si les sequins me remplirent de honte, la