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Page:Régnier - La Cité des eaux, 15e éd.djvu/56

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Aucun n’a plus besoin, pour réduire au silence
Les Dauphins de la vasque et les Dragons du bord,
De lever le trident ou de brandir la lance
Sur le mufle d’airain ou sur la gueule d’or.

Tout s’est tu. Le soleil aux jointures des dalles
Chauffe la mousse droite et, tournant autour d’eux,
Allonge doublement les ombres inégales
Des buis pyramidaux et des ifs anguleux ;

Mais toi, las des jardins somnolents et superbes
Où le bronze verdit à l’abri du cyprès,
Laisse l’allée aride et marche dans les herbes
Loin du parc mort taillé au milieu des forêts ;

Si ta bouche désire une eau qui désaltère
Et non l’onde croupie aux feuilles des bassins,
Couche-toi sur le ventre et pose contre terre
Ton oreille attentive aux appels souterrains ;