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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/103

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avec madame du Tronquoy ? Puisque mon péché était plus fort que moi, il me semblait préférable de ne lui pas donner tant de retentissement. L’affaire que me proposait monsieur de Bercaillé me parut discrète et convenable. Je consentis à le suivre, et, à cette heure, monsieur, il m’attend en bas dans mon carrosse et ne se doute guère de l’endroit où il me va mener, en sortant d’ici.

M. Le Varlon de Verrigny reprit haleine.

– En y arrivant, tout à l’heure, il me laissa aux mains de ces honnêtes gens à qui je comptai la somme convenue. Ils m’assurèrent que tout irait bien, qu’on m’attendait à côté, qu’on avait prévenu la personne en question, qu’elle était à mon égard dans les meilleures dispositions et que je ne manquerais pas d’être content d’elle, si je lui voulais passer un manque d’usage que sa jeunesse excusait. C’est en parlant ainsi qu’ils m’ouvrirent la porte de cette chambre où vous m’avez trouvé. Elle était assez mal éclairée, et par une seule lumière. Je m’approchai du lit à pas mesurés. La petite s’était endormie, et elle dormait si profondément que je pus, sans qu’elle s’éveillât, écarter le drap et soulever la chemise qui la couvrait. Son corps m’apparut. Il n’était ni beau ni séduisant. Je le considérai longuement.