Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/104

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Décidément elle me paraissait trop jeune et peu à mon goût et j’allais peut-être me retirer, quand j’eus l’imprudence de porter ma main où mes yeux même n’auraient point dû s’arrêter.

» À ce moment, monsieur, je me sentis parcouru d’une chaleur subite. Un feu me brûla. La petite venait de se réveiller. Elle ne se montrait pas surprise de ma présence, dont elle avait été sûrement avertie, et elle me sourit gentiment, mais elle rougit de se voir découverte et rabattit vivement sa chemise. Je hasardai alors quelques privautés, mais, à mon grand étonnement, elle y résista si bien que je tentai davantage. Elle se défendait et me suppliait tout bas de m’en aller, mais cette prière, qui pouvait bien n’être qu’une feinte, eut pour effet de m’enhardir et de me donner à penser que cette mignonne n’en était pas à son coup d’essai. Aussi voulus-je brusquer les choses. Ce fut alors qu’elle commença à crier et à appeler. Ces cris, au lieu de me refroidir, m’échauffèrent. Je l’avais saisie et elle se débattait, tellement qu’elle m’échappa et se mit à courir par la chambre. La poursuite fut chaude. Enfin je l’empoignai par sa chemise et nous tombâmes sur le lit. Pour tout de bon, elle appelait au secours. Que voulez-vous, monsieur,