Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/108

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Dieu lui a accordée et que je souhaite, monsieur, qu’il vous accorde un jour comme à moi, car, sans lui, que serions-nous et s’il ne prenait son propre parti contre nous-mêmes ?

M. Le Varlon de Verrigny avait cessé de parler. M. de Bréot moucha la chandelle, qui charbonnait. On n’entendait plus aucun bruit chez les Courboin. Le petit jardin pluvieux s’égouttait doucement dans l’ombre.

– Ma foi, monsieur, – répondit après un instant M. de Bréot, – tout cela me semble fort bien, excepté pour cette petite fille qui ne méritait point d’être la cause de si grands changements et avec qui la Providence en a pris un peu à son aise. J’ajouterai seulement que je vous envie d’avoir ainsi Dieu pour vous pardonner ce que j’aurais bien de la peine à me passer à moi-même, si j’en avais fait autant, ce qui n’a guère chance de m’arriver, car, si j’estime naturel que les hommes prennent du plaisir au corps des femmes, toutefois faut-il qu’elles veuillent bien ce que nous en voulons. Je ne comprends point, à cela, qu’on force personne, ni par ruse, ni par argent, ni par violence. Passé quoi, monsieur, il me paraît qu’on peut vivre à sa guise et jouer du luth à son gré.