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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/127

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de mes paroles et, comme je puis le dire mieux qu’un autre, monsieur, qu’elles sont d’or.

Et, sur ces mots, M. Herbou disparut, laissant M. de Bréot seul avec madame de Preignelay.

– Ah, monsieur, – dit-elle après un moment de silence à M. de Bréot, qui s’apprêtait aussi à se retirer, moins dans la crainte d’être importun que dans le désir de laisser ses pensées suivre une pente qui leur était familière et à laquelle convenait mieux la solitude que la compagnie, – ah, monsieur, comme je vous avertirais, si vous étiez ce que vous devriez être et non pas ce que vous êtes, d’éviter une aussi dangereuse société que celle de monsieur Herbou, mais vous avez pris un parti qu’il faut bien pour vous le faire pardonner toute la façon dont vous jouez du luth. Si vous n’étiez pas un impie vous-même, que je vous recommanderais donc de fuir à cent lieues celui-là ! Car il y a des manières et des raisons de croire en Dieu qui découragent et qui offensent la foi qu’on a également. Et monsieur Herbou est un de ces hommes détestables qui rebuteraient le mieux d’une croyance par l’ennui qu’il y a de la partager avec eux !

Et madame de Preignelay leva les yeux au ciel d’un grand air de découragement. Elle reprit :