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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/131

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d’un esprit vulgaire qui prend un plaisir assez bas à étaler vainement des richesses dont le compte qu’on en peut faire importe moins que l’usage qu’on en fait.

» Vous jugerez, je l’espère, que celui que j’ai fait de la mienne n’est pas trop mauvais, si vous avez, depuis que vous êtes ici, ouvert les yeux sur ce qui vous entoure. Cette maison n’a rien de trop dégoûtant à la vue et je suppose que vous n’en blâmerez pas l’ordonnance, non plus que cette salle où nous avons mangé des mets assez bien apprêtés. Je pourrais maintenant vous offrir de passer dans mon cabinet : il contient quelques bons tableaux ; mais nous nous contenterons de celui que nous offre, par cette fenêtre, le spectacle de ce jardin. Les bosquets y ont leurs premières feuilles, et les fontaines y brillent sous une lune de la plus belle rondeur et du plus bel argent.


M. Herbou fit une pause et s’installa commodément dans le fauteuil où il était assis.

– C’est d’un temps déjà lointain, monsieur, que j’ai à vous entretenir ; mais je ne voudrais pas que vous pensiez que je cherche en mon discours à vous étonner par des contrastes, ni à en tirer des effets