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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/156

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rien dissimuler de ce qu’elle pouvait désirer pour se rendre la plus exquise et la plus raffinée qui se pût voir. Il applaudissait à toutes les dépenses qu’elle inventait et la comblait des présents les plus coûteux. Rien de trop cher pour elle, ni les robes les plus fastueuses, ni les bijoux les plus étincelants. Il est vrai qu’elle en rehaussait encore le prix par la grâce de son visage et de toute sa personne. Ces recherches ajoutaient à sa beauté, et elle avait une façon d’embellir ce qu’elle portait qui lui était propre et qui n’était qu’à elle. Feu monsieur de Cérac n’eût pas reconnu dans cette grande dame aux atours somptueux l’humble demoiselle dont il avait disputé la main à monsieur le duc de Grigny.

» Fut-ce sur le désir de sa femme ou par galanterie pour elle, monsieur de Grigny annonça bientôt qu’il se trouvait trop à l’étroit dans l’hôtel qu’ils habitaient près de l’Arsenal, et il manifesta l’intention de s’en faire construire un plus agréable et plus commode. On sut, peu de temps après, qu’il se décidait à bâtir quelque chose qui fût digne en tout point de la triomphante personne qui mettait dans sa maison tant d’éclat et de bonheur. L’emplacement de cette nouvelle demeure fut vite choisi.