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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/161

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jour, chez monsieur de Bertonnières qui traitait quelques amis et qui voulait égayer le repas par un accompagnement de musique. Maître Pucelard m’avertit qu’il aurait besoin de moi et me recommanda d’éviter ces distractions qui m’étaient habituelles et dont il se plaignait. Je lui promis donc d’être attentif et de tenir ma partie avec plus de sûreté que de coutume. Tout alla bien, et nous fîmes de notre mieux, si bien qu’on parut fort content de nous. Comme nous nous reposions un moment et que je voulais m’empêcher de tomber en rêverie, j’écoutais ce qui se disait autour de nous. Un des convives nommait madame la duchesse de Grigny. En un instant, la conversation fut générale sur elle. J’étais tout oreilles et je ne perdais pas un mot, car ces messieurs parlaient haut : madame la duchesse de Grigny était loin des premiers temps de son mariage où elle se montrait le modèle des épouses… Et les rires qui accueillaient ces propos prouvaient, sinon leur vérité, du moins qu’il n’y avait personne qu’ils étonnassent assez pour qu’il en soutînt la fausseté. Il fallait qu’ils fussent bien répandus pour qu’on les avançât si ouvertement.

» Les désordres de madame de Grigny étaient