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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/169

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un peu jeune, mais enfin qu’à quinze ans on est capable d’être discret. Il me fit donc promettre par serment de ne dire à personne où nous serions allés, ajoutant qu’il était de notre intérêt à tous de nous taire. Je lui jurai silence. Il me dit que d’ailleurs je serais bien payé, et partit en me recommandant d’être exact au rendez-vous et de m’habiller proprement.

» Je me présentai à l’heure convenue au lieu que m’avait indiqué maître Pucelard et je l’y vis arriver avec Seguin. Leurs façons mystérieuses m’intriguaient. Ils me firent signe de les suivre. La nuit était complètement tombée. Sans prendre garde au chemin que nous parcourions, je me laissais aller à mes rêveries ordinaires, quand, après nombre de détours, maître Pucelard s’arrêta soudain devant une porte basse pratiquée dans un haut mur, au-dessus duquel on distinguait les arbres d’un jardin que je reconnus tout de suite pour être celui de l’hôtel de Grigny. Aussitôt je commençais à trembler de tous mes membres, pendant que maître Pucelard glissait tout doucement la clef dans la serrure, en nous invitant à ne faire aucun bruit et à marcher avec précaution.

» Nous traversâmes ainsi un quinconce d’arbres