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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/20

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Tous les regards allèrent à madame de Blionne. Elle faisait face au parterre, où l’assemblée occupait des sièges rangés, au delà desquels s’élevait un vertugadin de gazon pour les spectateurs qui n’avaient pas trouvé place sur les fauteuils, les tabourets et les banquettes ; car madame la marquise de Preignelay réunissait, à son château du Verduron, une fort nombreuse compagnie pour l’y divertir de spectacles divers dont le moindre n’était pas ce ballet dansé en habits mythologiques où les premiers quadrilles avaient beaucoup plu par le bon ordre des mouvements et l’éclat des costumes.

En effet, si ceux que montraient à ce moment MM. du Tronquoy, de Breuvières, de la Morinaie et de Gaillardin, en leur accoutrement de démons sylvestres, égayaient par leur singularité et par la façon dont ces messieurs en portaient le déguisement, il y avait un plaisir encore plus particulier à considérer celui de madame de Blionne, auquel la grâce de son visage et l’agrément de tous ses gestes prêtaient un attrait dont s’augmentait encore la galanterie et la nouveauté de sa parure.

Sa jupe étalait autour d’elle la vaste ampleur de l’étoffe d’argent dont elle était faite et sur qui l’on distinguait l’empreinte tramée d’un dessin de