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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/221

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déranger et il s’embarrassait dans son discours lorsque, avec un grand éclat de rire, elle poussa la porte derrière elle et lui posa ses lèvres sur la bouche…


Elle venait ainsi assez souvent visiter M. de Bréot et, chaque fois, ils étaient contents l’un et l’autre. Marguerite était ardente et pieuse. Elle donnait volontiers à son amant l’heure de la messe à laquelle elle ajoutait le temps de diverses courses dont elle prenait prétexte auprès de son mari pour être absente de la boutique. Cela faisait plus ou moins de temps qu’ils employaient de leur mieux : tantôt M. de Bréot ne dérangeait de l’ajustement de la jeune femme que juste ce qu’il fallait, tantôt il la mettait tout à fait nue pour jouir de son corps entier, et, après l’avoir contemplée debout en sa blancheur, il la couchait sur son lit et s’y allongeait auprès d’elle. Il éprouvait du plaisir à sentir cette peau contre la sienne, non qu’il aimât véritablement sa maîtresse, mais il était jeune, on était au printemps et il n’est jamais ennuyeux d’éprouver un désir qu’on ne garde que le temps d’en sentir le petit empressement.