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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/220

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commerce, ne l’était pas au point de ne pouvoir s’apercevoir de celui que sa femme entretenait par le regard avec M. de Bréot.

Maître Géraud était fier que l’on trouvât exactement dans sa boutique tout ce qu’on peut souhaiter, quand on joue de quelque instrument, aussi fut-il assez dépité lorsqu’un jour M. de Bréot lui demanda pour son luth certaine espèce de cordes qu’il lui arriva de ne pas avoir chez lui. Il jura d’abord à M. de Bréot qu’il n’existait rien de pareil, puis il finit par lui assurer, avec un peu de confusion à ce dépourvu, qu’il voyait bien ce qu’il lui fallait et qu’il aurait la chose le lendemain. M. de Bréot répondit poliment qu’il n’était pas si pressé, et il avait oublié la promesse du luthier quand, le lendemain, dans l’après-midi, comme il se trouvait dans sa chambre, il entendit frapper à la porte. Elle s’ouvrit, et, sur le seuil, il vit avec surprise Marguerite Géraud, elle-même, les yeux baissés et qui tenait à la main un petit paquet.

Elle s’avança modestement. Elle n’avait pas ce regard vif et prompt, dont elle accueillait le chaland à son comptoir. M. de Bréot la remerciait cérémonieusement d’avoir pris la peine de se