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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/242

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à supporter et il était sage de s’y préparer tant bien que mal…


M. Le Varlon de Verrigny fut tiré de son sommeil par une main qui le secouait assez rudement et par une voix qui lui disait :

– Allons, monsieur, venez-vous-en, que je vous montre votre chambre.

Le personnage qui parlait ainsi et qui se tenait debout devant M. Le Varlon de Verrigny était de taille épaisse et de visage commun. Des rides sillonnaient sa figure pleine de rouge, aux yeux petits et vifs, à la bouche large et édentée. Ses cheveux, coupés court, grisonnaient. Ses grosses mains étaient velues et fortement veinées. Il portait un vêtement de couleur sombre et des sabots. Il avait l’air, en même temps rustique et pieux, d’un garçon de ferme et d’un bedeau. M. Le Varlon de Verrigny le regarda. C’était sans doute quelque domestique chargé de lui montrer le chemin, et M. Le Varlon se leva pour le suivre, du banc où il était étendu et dont la dureté l’avait fort courbaturé. Le bonhomme en le voyant s’étirer se mit à rire :

– Ma foi, on dirait, monsieur, que vous avez l’habitude d’un lit plus douillet.

M. Le Varlon de Verrigny