Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/241

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rien de bon. Dans quelle basse-fosse l’allait-on conduire ? Il imaginait la paille, la cruche d’eau, le soupirail et la tête de mort. Que lui donnerait-on à manger ? Sans être gourmand, il ne dédaignait pas une chère abondante et qui soutînt ses forces. Il commençait du reste à avoir faim et personne ne se montrait. Évidemment on discutait son cas, et il se demandait s’il ne vaudrait peut-être pas mieux qu’on lui refusât l’accès de cette pieuse retraite et qu’il allât tout bonnement confesser ses turpitudes au curé de sa paroisse ; mais d’autre part la peur de l’enfer le tracassait. Il avait véritablement vu le visage du Diable sur celui de cette petite fille et il se sentait très véritablement enclin à changer de vie. Encore fallait-il qu’on l’y aidât au lieu de le planter là à se morfondre dans une attente qui ne faisait point mine de finir.

Parfois, M. Le Varlon de Verrigny se levait d’impatience et parcourait le parloir. Il était maintenant plus de midi. Ces longueurs étaient sans doute une première pénitence et une première épreuve et il se résolut à s’y soumettre. Il s’étendit sur le banc de bois et se disposa à faire un somme. Il aurait sans doute bien d’autres rigueurs