Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/262

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même ne nous y fions pas trop. Ah, mon ami, fortifions notre défense et que demain notre fagot soit rond et de bon poids pour qu’il nous serve au besoin d’une fascine à boucher la brèche et nous aide à repousser l’assaillant.

M. de La Bégissière n’avait pas que ses fagots et son jardinage pour se tenir l’âme en veille et en vigueur ; il y joignait nombre d’autres pratiques, dont les macérations et la discipline. À son exemple M. Le Varlon de Verrigny se décida d’en essayer. Maintenant que son salut lui paraissait assuré, il lui venait d’autres ambitions. Au lieu de se glisser humblement au paradis, pour ainsi dire par la chatière, pourquoi n’y entrerait-il pas à portes ouvertes, à la suite de ce bon M. de La Bégissière qui s’y présenterait, ses sabots à la main et son fagot sur le dos, dont le bois sec serait tout refleuri et plus vert que les palmes des bienheureux.


Cependant le bruit de la retraite et de la pénitence de M. Le Varlon de Verrigny se répandait dans Paris. On avait commencé par douter de leur durée, mais il fallut bien convenir que M. Le Varlon de Verrigny s’amendait pour de bon quand plusieurs mois se furent passés sans qu’on le revît. Madame