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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/265

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et la belle façon dont M. Le Varlon de Verrigny rendait aisés les passages les plus difficiles, et la manière dont il les savait éclaircir remplissaient d’admiration M. Ravaut et lui causaient un plaisir véritable. Il en avait conçu pour M. Le Varlon de Verrigny une sincère affection et il se réjouissait presque de l’événement qui lui avait amené dans la solitude un si précieux collaborateur. Aussi aurait-il voulu l’avoir continuellement auprès de lui et reprochait-il parfois à M. de La Bégissière de le lui enlever trop souvent et de le lui rendre si fumant de besogne terrestre que la sueur lui coulait du front jusque sur le papier.

– Ce n’est pas, – répétait M. Ravaut, – que je réprouve le moins du monde le travail manuel, j’en prends moi-même ma part en tirant chaque jour de l’eau du puits, mais, une fois mes douze seaux remontés, vous ne m’en feriez pas puiser un de plus, tandis que monsieur de La Bégissière abrégerait plutôt ses prières que de ne pas arroser ses petits pois ou de ne pas tailler ses poiriers.

M. de La Bégissière souriait doucement aux paroles de M. Ravaut tout en entraînant par la manche, vers le jardin, M. Le Varlon de Verrigny pour lui en montrer les progrès et la pousse. M. de La