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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/264

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et, quand M. Le Varlon de Verrigny se rendait auprès de M. Bavant pour travailler avec lui, il trouvait ouverte la fenêtre de sa cellule où entrait une agréable odeur de feuilles et d’air qui se mêlait à celle des vieux livres. Elles composaient à elles deux je ne sais quelle influence bénigne qui provoquait l’honnête M. Ravaut à un petit sourire où se détendait sa face jaune et pâle. M. Ravaut d’ailleurs continuait d’être content de M. Le Varlon de Verrigny. Nul ne s’entendait décidément comme lui à mettre les mots dans un bel ordre et à donner aux phrases une sonorité avantageuse. M. Ravaut, pour lui-même, ne trouvait pas grande importance à ce qui lui paraissait, en somme, de vains agréments. Il n’était guère sensible, en ses travaux qu’à l’exactitude du sens et à la vérité de l’interprétation, mais il lui fallait reconnaître que bien écrire aide à être lu, et qu’on rebute le public, autant par l’obscurité des matières que l’on traite que par un style inégal et rocailleux. S’il ne se fût agi que de ses propres pensées, M. Ravaut eût été assez indifférent à ce qu’elles obtinssent plus ou moins d’audience, mais il s’agissait de la parole même de Dieu et il importait de la répandre au dehors et d’en pénétrer le siècle. Aussi ne devait-on rien négliger à cet effet,