Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/282

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baissés, tourné au dévot du libertin et sentant l’eau bénite et la sacristie.

Si M. de Bréot avait éprouvé quelque surprise à la conversion de M. de Bercaillé, ce n’avait pas été pour lui un spectacle moins étonnant de voir M. Le Varlon de Verrigny s’en aller à Dieu. Ah ! le beau chemin de la grotte du Verduron et du galetas de la petite Annette Courboin à la pieuse solitude de Port-Royal ! Ces songeries menaient naturellement M. de Bréot à madame la marquise de Preignelay. M. Herbou, le partisan, ne tardait pas à intervenir dans la mémoire de M. de Bréot avec son étrange et funèbre histoire de madame la duchesse de Grigny et des sept péchés capitaux. Il lui semblait entendre la petite flûte aiguë et douce de l’élève de M. Pucelard. Elle conduisait vite M. de Bréot à la boutique du luthier où trônait la jolie Marguerite Géraud. Que son corps souple et frais parfumait donc les draps de la saine odeur de sa jeunesse ! Et M. de Bréot fermait les yeux et tombait dans une rêverie profonde. L’obscurité sous ses paupières s’éclairait peu à peu. Des lumières lointaines y apparaissaient et, en se rapprochant, elles formaient comme une rampe de feu derrière laquelle se dessinaient des arcades de verdure, par où