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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/289

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n’y avait pas aux environs quelque rareté qui méritât d’être vue. Le bonhomme, tout en répondant aux questions de M. de Bréot, ne cessait de chiffonner son bonnet entre ses doigts et de tourner la tête vers un personnage assis auprès de la cheminée, qui semblait écouter avec beaucoup d’intérêt ce que disait M. de Bréot, et qui, à un signe de l’hôtelier, vint à la table, fort empressé de prendre part à la conversation.

Lorsque le nouveau venu eut salué M. de Bréot et que l’hôtelier lui eut répété la question du voyageur, il prit sans façon un escabeau et se versa dans un verre le fond du vin de la bouteille, qu’il but avec tant de plaisir que M. de Bréot fit apporter sur-le-champ un autre flacon. Pendant qu’on le débouchait, l’inconnu adressa mille politesses au jeune homme sur la surprise qu’il y avait à rencontrer, dans un lieu si retiré que Corventon, un gentilhomme d’aussi bonne mine et de tant d’esprit. Beaucoup de gens, en effet, voyagent pour se distraire, mais bien peu pour s’instruire et il est rare qu’on se préoccupe sur sa route des curiosités que l’on y peut trouver l’occasion de voir.

– Je doute assez, monsieur, que vous demeuriez longtemps ici, à moins que quelque soin vous