Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/294

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méchanceté nous reproche l’usage avantageux qu’elle tire de nous ? N’y aurait-il pas là de quoi nous assurer une estime qu’on nous refuse sans raison ? Ne devrait-on pas reconnaître bien haut notre mérite, car n’en est-ce pas un que de démêler à propos les secrètes démarches de chacun et, du fil d’une intrigue savamment débrouillée, de tresser la corde et de serrer le nœud où se vient prendre le cou de l’intrigant ?

M. Hussonnois sourit amèrement et but une nouvelle lampée.

– Ah ! monsieur, – reprit-il, – j’enrage quand je considère ce que nous sommes et ce que nous devrions être. Je m’en tiendrai à un point encore pour vous faire bien sentir l’injustice de notre traitement. Remarquez, je vous prie, seulement, monsieur, comme on agit dans le monde vis-à-vis des prêtres et en particulier des directeurs. Quel cas ne fait-on pas de leur savoir et de leur expérience ? On voit en eux les docteurs véritables de la nature humaine. Ils passent pour ne rien ignorer de ce qui la compose et pour en connaître le détail dans sa plus secrète délicatesse. Eh ! corbleu ! la belle affaire, et y a-t-il de quoi mener tant de bruit ! Comment en pourrait-il être différemment, car il faudrait que ces messieurs