Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/296

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un grillage pour être au fait de toutes gens et de toutes choses. Si nous y parvenons, c’est au prix de mille soins et de mille démarches et souvent même au risque des plus grands dangers. Il faut que tout nous soit bon et que les voies les plus extravagantes comme les plus basses nous soient connues et familières. Nous avons recours à des inventions de mille sortes, dont quelques-unes, monsieur, sont, plus d’une fois, admirables. Cela n’empêche pas qu’au lieu de nous considérer comme nous devrions l’être on nous tienne, monsieur, au plus bas et que l’on ne fasse guère cas de nous que dans le plus extrême besoin.

De bouteille en bouteille, M. de Bréot apprit de M. Hussonnois les choses les plus intéressantes et les principaux exploits où s’était illustrée une carrière qui finissait assez petitement, comme le faisait remarquer M. Hussonnois lui-même, au service de M. le comte de Blionne.

– Ce n’est point un mauvais homme, – soupirait M. Hussonnois, – et je n’éprouve pas de honte à tâcher de lui être utile, encore qu’il ne me demande rien qui soit un peu digne de quelqu’un qui s’est montré à la hauteur des cas les plus difficiles, car je n’ai guère avec lui, de quoi exercer