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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/54

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des poètes, et un galetas sans feu ne lui semblait guère un lieu favorable à convoquer l’assemblée des Dieux et la compagnie des Déesses et à mander les héros de la Fable pour tirer de leurs aventures des tableaux à être dansés ou des images allégoriques. Aussi ces illustres personnes faisaient-elles façon pour venir chez quelqu’un qui n’avait, pour les recevoir, que le rebord de sa paillasse et qu’elles trouvaient dans son galetas sans autre laurier aux temps qu’un petit bonnet de tricot qui lui couvrait les oreilles et la nuque pour les garantir du froid.

Si encore M. Floreau de Bercaillé eût pu mettre par écrit ce qui lui revenait communément à la pensée, cela eût mieux fait son affaire. Il avait un certain goût du burlesque et y aurait aisément excellé, mais, par une malchance qu’il déplorait, la mode en avait passé, aussi bien qu’elle en avait été extrême. Les fortes facéties où s’étaient diverties jadis les meilleures compagnies rebutaient maintenant même les plus ordinaires. Il fallait du noble, du pompeux et du galant. On ne souffrait plus ces joyeuses grossièretés dont la saine bassesse avait dilaté les rates des bonnes gens et réjoui même les délicats. Ces ordures et ces bouffonneries n’amusaient