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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/74

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Le Varlon, de rejoindre au cloître son aînée, mademoiselle Marguerite Le Varlon, qui, sous le nom de Mère Julie-Angélique, était religieuse professe de l’habit de Port-Royal-des-Champs.

Cette Claudine, sans aimer le monde, n’eût pas songé peut-être à s’en retrancher si son frère ne lui eût représenté fortement le danger d’y demeurer, quand on est, comme elle était, de figure agréable et d’esprit timide. Ce bon frère fut si éloquent et si soutenu en ses discours que la douce demoiselle, au tableau qu’il lui traçait des mœurs du siècle, se détermina à prendre le voile aux Carmélites de Chaillot.

Ce beau succès n’était pas une des œuvres sur lesquelles M. Le Varlon de Verrigny comptait le moins pour balancer aux yeux de Dieu, le poids de ses péchés. Le Seigneur ne pouvait manquer de lui savoir gré qu’il eût mené au pied de ses autels une âme aussi pure que celle de cette véritable agnelle. Elle y demeurait, de jour et de nuit, pour intercéder en faveur du pécheur et M. Le Varlon se sentait tout rassuré d’avoir en bon lieu cette avocate dont les prières compenseraient, dans une certaine mesure, les écarts de la conduite fraternelle, car M. Le Varlon déplorait ses fautes et en redoutait