Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/76

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rendaient considérables) en faveur d’un frère qui s’employait si tendrement à la détacher de ce qui est périssable pour l’attacher par des liens indissolubles à ce qui dure et en qui nous durerons éternellement, car il n’est de vie véritable, non pas en nous-même, mais qu’en Dieu.

Puisque sa sœur avait voulu entrer toute nue et dépouillée dans son nouvel état, il avait bien fallu que M. Le Varlon acceptât ce qui, une fois les grilles du cloître refermées, n’est plus rien aux yeux de qui renonce à soi-même. Il aurait, certes, pu faire de cet argent quelque fondation pieuse, mais qu’en eût été le petit mérite auprès de celui qu’il venait de s’acquérir ! Il jugea donc plus raisonnable d’employer ses nouveaux écus à se construire une maison digne de lui.

Aussi fut-ce ce que fit M. Le Varlon de Verrigny. Il la meubla de meubles choisis et de miroirs d’une eau claire et transparente où il avait grand plaisir à se regarder, sans penser trop que celle à qui il devait de s’y voir, priait à genoux sur le pavé et dormait, le cilice à la peau, entre les quatre murs d’une cellule.

Tout cela semblait à M. Le Varlon le mieux qui pût être, et il se louait en lui-même, quand elle lui