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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/95

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M. de Bréot, ayant complimenté M. Floreau de Bercaillé de ces nouvelles dispositions et lui ayant indiqué le logis de M. Le Varlon de Verrigny, se retira. Il était assez triste pour que la folie des hommes ne le divertît pas comme elle l’eût fait à un autre moment. La pensée de madame de Blionne continuait à le tourmenter, d’autant qu’il apprit à quelques jours de là que M. de Blionne, malgré la saison qui s’avançait, emmenait sa femme dans ses terres où ils passeraient l’hiver ; et M. de Bréot imaginait la belle Nymphe des Fontaines, prisonnière de l’absence et de l’intempérie, et nue en sa robe argentée, comme en un bloc de glace transparente.

Le temps arriva du départ de madame de Blionne, sans que M. de Bréot eût cherché à revoir M. Le Varlon de Verrigny ni M. Floreau de Bercaillé et sans qu’il se fût enquis des suites de l’aventure où il les avait mis aux prises. Le mois d’octobre fut pluvieux et M. de Bréot ne sortit guère de sa chambre. Il s’inquiétait des routes boueuses où le carrosse de madame de Blionne penchait aux ornières. Pour se distraire de ces soucis ou plutôt les accompagner, M. de Bréot jouait de son luth, sa fenêtre ouverte sur le petit jardin, car l’air était doux encore