Aller au contenu

Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

promis à madame la marquise de Preignelay de lui porter un cahier de musique. Quand il entra, après s’être arrêté chez le traiteur où il soupa d’un poulet et d’une bouteille de vin, la nuit était fort obscure et le couvre-feu sonné depuis longtemps. M. de Bréot s’apprêtait à se mettre au lit, lorsqu’il crut entendre marcher dehors. Il ouvrit doucement sa fenêtre qui donnait sur le jardin. Deux personnages y conversaient arrêtés et, quoiqu’ils parlassent bas, M. de Bréot crut reconnaître à l’un d’eux la voix de M. Floreau de Bercaillé. Puis, après un échange de propos indistincts, les deux hommes se séparèrent.

M. de Bréot quitta la fenêtre et courut à la porte. Un pas montait l’escalier. M. de Bréot, par la serrure, vit passer le visiteur. Il était gros, enveloppé d’un manteau sombre, avec un chapeau rabattu sur son visage. Un flambeau qu’une main tendait au-dessus de la rampe, à l’étage des Courboin, prouvait qu’ils attendaient cette visite nocturne.

M. de Bréot, fort incertain, au lieu de se coucher, s’assit dans un fauteuil. Il attendit ainsi un peu de temps. Sans doute les Courboin traitaient quelque affaire d’importance et qui demandait le secret ; et il allait se mettre au lit, quand il entendit