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Page:Régnier Double maîtresse 1900.djvu/243

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LA DOUBLE MAÎTRESSE

mérite votre attention et écoutons M. de Bercherolles. »

Au moment où M. de Bercherolles allait parler, les portes s’ouvrirent avec fracas et un laquais annonça brusquement : Monsieur Thomas Tobyson de Tottenwood.

M. Tobyson était d’une stature vraiment remarquable. Son corps énorme remplissait toute l’ampleur d’un vaste habit de velours écarlate. Au bout de ses bras pendaient des poings massifs et tout velus de poils fauves. Une courte et grosse perruque à rouleaux faisait ressortir, par sa blancheur poudrée, la teinte cramoisie du visage carré où l’on distinguait, dans une masse de chair comme bouillie, de petits yeux vifs, un rien de nez, une toute petite bouche en cul de poule avec une moue qui semblait prête à pondre.

M. Tobyson de Tottenwood aurait été certainement un personnage fort comique si sa force, sa structure et sa taille ne l’eussent rendu respectable ; mais comment rire d’un homme dont le pas faisait plier les planchers quand il y marchait de ses larges pieds chaussés d’immenses souliers à boucles ? C’est ainsi qu’il s’avança vers Mlle Damberville, lui secoua brutalement la main, adressa à la compagnie un salut circulaire et s’assit sur une chaise silencieusement.

Mlle Damberville semblait parfaitement habituée aux façons de l’Anglais. Il avait tiré de sa poche un écrin qu’il tendit et qui contenait un diamant