Page:Rabelais - Gargantua et Pantagruel, Tome I (Texte transcrit et annoté par Clouzot).djvu/20

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de salubrité, aménité, sérénité, commodité, délices et tous honnêtes plaisirs d’agriculture et de vie champêtre ». Au moins le trouve-t-on à Paris, en février 1537, parmi les convives d’un banquet offert à Étienne Dolet, qui venait d’être grâcié d’une accusation de meurtre. Les bienfaits du cardinal l’ont mis en vue. Il prend place aux côtés de Budé, de Marot et des plus renommés humanistes. On le traite d’honneur de la médecine. On va jusqu’à dire qu’il peut « rappeler les morts des portes du tombeau et les rendre à la lumière ». Son habileté dans ses missions d’Italie lui a valu le titre envié de maître des requêtes.

Mais son humeur changeante reprend vite le dessus. On a grand peine à suivre sa carrière vagabonde, Le voilà à Montpellier, où il prend enfin le grade de docteur (22 mai 1537), et où il invente un instrument de chirurgie, le glottotomon. Au milieu de l’été il est à Lyon, et une correspondance imprudente avec un personnage de Rome lui vaut une fâcheuse affaire et des menaces d’arrestation. À l’automne il revient à Montpellier faire le cours obligé « au grand ordinaire », et expliquer les Pronostiques d’Hippocrate, devant un auditoire assidu. En juillet 1538 il assiste en qualité de maître des requêtes à l’entrevue d’Aigues-Mortes, entre François Ier et Charles-Quint, et suit le roi lorsque la cour revient à Lyon en remontant le Rhône.

Puis nous perdons sa trace. Peut-être faut-il placer ici un séjour aux îles d’Hyères où il aurait écrit une partie du Tiers livre. Peut-être a-t-il regagné Montpellier dans le courant de 1539, car le 13 août, un étudiant de l’Université le choisit pour patron. Mais, en 1540, nous le retrouvons, d’une façon certaine et pour la troisième fois, en Italie.

À ce voyage, il accompagne en qualité de médecin le frère cadet du cardinal du Bellay, Guillaume de Langey, gouverneur de Turin et vice-roi de Piémont. Les lettres du savant Pellicier, évêque de Montpellier et ambassadeur à Venise, nous le montrent occupé avec ce prélat à la recherche de manuscrits hébraïques, syriaques et grecs pour la bibliothèque du roi, et jouissant de la plus entière confiance de son maître. Une nouvelle imprudence de plume, qui lui fit