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ALFRED JARRY


vait revenir aux frères Morin, dont il n’aurait été que l’impresario ou le cornac ?

Ceux-ci attestent qu’ils ne l’en ont pas prié, qu’ils ne s’en souciaient pas, que ce tapage aurait même pu leur nuire dans leur carrière etc. Cependant, si ces dernières révélations sont pleinement exactes, je persiste à croire qu’il aurait dû parler.

Mais d’abord, je ne suis pas bien sûr qu’il se soit tu. Et je ne dirai pas que M. Charles Chassé ne nous apprend rien, mais on avait déjà quelques lueurs de ce qu’il nous révèle. Laurent Tailhade, dans l’article cité, faisait état du fameux professeur et du travail préparé sur ce thème par plusieurs générations d’écoliers. Et M. Chassé lui-même signale loyalement que dans le Mercure de France l’article nécrologique sur Jarry, signé A. V., c’est-à-dire Alfred Vallette, contenait cette phrase : « La plus connue de ses œuvres, Ubu-Roi, fut écrite au collège en collaboration avec deux camarades. » De qui Laurent Tailhade et M. Alfred Vallette tenaient-ils ce renseignement, sinon de Jarry lui-même ? Il y a mieux. Dans le Figaro d’hier, M. Chassé reproduit une lettre inédite de M. Charles Mo-