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ALFRED JARRY


brillantes, ses mots qui s’accrochaient à d’autres par tous leurs angles, ce synchronisme, dirions-nous aujourd’hui, de cinéma et de phonographe, tout cela étonnait, amusait, agaçait aussi et finissait par inquiéter. »

Moi, il m’inquiétait beaucoup plus qu’il ne m’amusait au vrai sens du verbe, parce que je pensais que c’était surtout ses perpétuelles absinthes qui lui valaient cette effrayante incontinence de langage. Très foncièrement bien élevé, je crois tout de même qu’il n’aurait pas dit, ou fait, certaines choses sans cet état d’ivresse permanente dans lequel il semblait trépider au lieu de vivre normalement. Et ses meilleurs amis, littérateurs et poètes comme lui, n’auraient pas dû lui permettre de boire… en buvant avec lui. Ces Messieurs, bourgeois fort à leur aise, gens comme il faut, avaient, eux, le refuge